Le 8 octobre, au cours d'un CSE-E extraordinaire, la CFDT soumettait aux votes des élus la politique voyages 2025 qu'elle souhaite appliquer. Le support de présentation présentait non seulement des incohérences (plusieurs votes et non un seul) n'ayant pas permis d'étudier sérieusement le dispositif, le mélange de plusieurs sujets (QF, voyages, séjours familiaux, week-ends, colonies...), l'absence de visibilité sur le dispositif qui sera mis en place pour les vacances et séjours librement choisis (c'est à dire hors catalogues du CSE) ont conduit les élus FO à faire la déclaration suivante.

Les élus sont consultés aujourd’hui sur la politique des voyages et séjours 2025 proposés par le CSE. Voter la politique voyage consiste en fait à voter deux points essentiels : un mécanisme de subventionnement au QF et le périmètre des voyages auxquels il s’applique. S’y ajoute par ailleurs un dispositif de cagnotte, créant l’illusion d’un subventionnement plus généreux (solidaire diraient certains) alors qu’elle n’est applicable qu’aux seuls voyages et séjours proposés par le CSE.

La secrétaire du CSE avait communiqué un document mélangeant tous les sujets et tentait de faire avaliser ces trois sujets en un seul vote. Quelques heures avant cette réunion plénière nous recevions un nouveau document se substituant au premier et définissant 5 votes au lieu d’un. Ce délai a été trop court pour que les élus FO et les salariés qu’ils représentent puissent le travailler et se positionner. De plus, il introduit des sujets qui ne sont pas à l’ordre du jour de CSE-E.

La présentation qui nous a été remise est parfois imprécise, souvent abstruse. Il faudrait semble-t-il comprendre que ce vote concerne, selon la planche 11, un unique catalogue comprenant des vacances, des week-ends récréatifs, des week-ends, des séjours familiaux et des colonies qui y seraient… sans y être. A cela s’ajoute la définition d’un système de subventionnement basé sur le quotient familial avec des variantes pour les personnes sans enfant et des plafonds spécifiques en fonction de la nature de l’activité, discriminant qui plus est celles proposées par le CSE de celles choisies librement.

L’insistance des gestionnaires du CSE à mentionner qu’il s’agit du catalogue CSE et d’y associer la description du subventionnement confirme donc que les vacances choisies librement par les salariés seront moins subventionnées. Un séjour CSE en compagnie de ses collègues, à une date contrainte avec un nombre restreint de destinations et de places,  justifie-t-il un accompagnement financier supplémentaire ?

Avant d’aller plus loin, [nous constatons] une fois de plus l’absence de démarche globale qui donnerait une visibilité sur l’ensemble des activités. Nous sommes encore une fois poussés par l’exigence calendaire de la publication d’un catalogue. Et aucune pandémie ne peut justifier cette année l’impréparation de la mise en place du mode de subventionnement au QF pourtant promis depuis 2 ans.

Concernant la définition du QF, force est de constater que les fondements statistiques du barème sont approximatifs avec 1.350 répondants sur 5.000 donnant-droits, sans certitude qu’ils constituent un échantillon représentatif, eu égard aux naissances et chiffres donnés par les salariés, ni possibilité de vérifier les revenus et nombres de parts communiqués.

Les salariés que les élus FO représentent, et bien d’autres encore, ne cessent de s’interroger et de nous faire part de leur mécontentement. La liste des récriminations étant longue, [nous n'en retenons] que quelques unes :

  • Pourquoi présenter le subventionnement pour les classes d’emploi A1 à B3 alors qu’elles n’existent pas chez Airbus Defence & Space. S’agit-il de vouloir donner une image plus sociale avec un taux de subvention extrêmement élevé ? Si oui pourquoi majorer de la même somme (144 €) la subvention d’un célibataire sans enfant en G14 ou en C6 alors que le SMH du premier est plus du double du second ?
  • Pourquoi les week-ends sont-ils hors plafond Vacances ? N’est-ce pas là une façon de faire miroiter le possible d’une subvention que ne toucheront finalement que les rares à partir en week-end du CSE et en vacances du CSE la même année ?
  • La définition du parent isolé manque de précision… Qu’est donc un parent isolé au sens du CSE quand il ne l’est pas au sens des impôts ?
  • Qu’en est-il des parents divorcés s’étant partagé le rattachement de leurs enfants ? Celui ou ceux rattachés à l’ex-conjoint ne comptent plus ?
  • La CFDT met en priorité l’aide aux familles mais bonifie le QF des personnes sans enfants en ajoutant ½ part. Cela ressemble à un rafistolage pour tenter de faire cesser la grogne des donnant-droits sans enfants.

Le catalogue CSE « Voyages et Séjours familiaux » étant le prétexte pour faire voter le QF, je souhaite partager ici deux points.

Si l’on regarde de plus près les week-ends récréatifs, on lit que les gestionnaires du CSE prévoient de consacrer 143.000 € en 2025 pour 500 personnes. Dans l’hypothèse raisonnable ou chaque donnant-droit serait accompagné en moyenne d’un ou deux ayants-droits, les week-ends ne concerneraient que 200 donnants-droits pas an. Cela représente donc une aide moyenne du CSE de 700 € par donnant-droit bénéficiaire d’un week-end. Les 4.800 donnants-droits ne partant pas apprécieront de financer les week-ends en famille de quelques collègues… Ajoutons à cela qu’à raison de 200 donnants-droits partant en week-end chaque année pour 5.000 salariés, 200 donnants-droits devront patiemment attendre 25 ans avant de partir à leur tour. D’autres plus chanceux n’attendront que 20 ou 10 années pour partir, en week-end du CSE bien sûr !

Le catalogue des voyages laisse perplexe… L’ambition du bureau du CSE est, je cite, « d’aider (…) les familles à accéder à un voyage CSE ». Je ne sais pas où vont partir les familles quand 6 voyages sur les 8 proposés par le CSE se déroulent hors vacances scolaires. Un 7eme se tient bien en période de vacances scolaires mais requiert un âge minimum de 16 ans. Encore une fois un trompe-l’œil à caractère social car les familles devront partir en voyage hors catalogue CSE et seront donc moins subventionnées.

 

(...) un trop grand flou entoure ces mesures, (...) la tenue des promesses électoralistes s’inscrit dans un système qui, faute de vision globale, est alambiqué, un dédale de contraintes, de conditions, de rustines, d’exceptions, de tiroirs. Je ne sais pas comment les salariés vont s’y retrouver dans ce capharnaüm. Une seule chose me semble certaine : beaucoup, beaucoup trop, vont voir baisser drastiquement leur subvention pour les activités sociales et culturelles qu’ils pratiquent seul ou en famille, selon leurs besoins, envies et organisation personnelle.

Pour toutes ces raisons vos élus n'ont pas pris part aux votes.

Le mode de subventionnement des voyages et séjours familiaux 2025 a été approuvé par une courte majorité, seuls les élus CFDT et CGT ayant voté favorablement.

PJ : Support de présentation au CSE.



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